Selon les chiffres récemment partagés par la MATCA, le nombre de taxis compteurs est passé de 25 000 en 2011 à seulement 9 000 en 2025.
Il y a quelque temps, je partageais déjà une alerte : si la MATCA ne procédait pas à une mue structurelle profonde, elle risquait tout simplement de disparaître. La montée en puissance des VTC a drastiquement réduit le nombre de taxis-compteurs. Et moins de taxis-compteurs, c’est mécaniquement moins de souscriptions, donc moins de chiffre d’affaires, jusqu’à l’extinction programmée de cette belle institution.
Ces nouveaux chiffres ne font que confirmer cette prédiction et illustrent l’érosion d’un modèle économique révolutionnaire en son temps, mais aujourd’hui dépassé. Une transformation structurelle n’est plus seulement nécessaire : elle est urgente et vitale.
Nonobstant la crise actuelle – plus institutionnelle qu’opérationnelle – je vous propose trois pistes concrètes de solutions. Je serai ravie de lire vos retours, critiques et idées complémentaires.
1_ Diversifier l’offre et intégrer les VTC
Les VTC (Yango, Uber, Heetch…) ne sont aujourd’hui pas contraints de souscrire une assurance auprès de la MATCA, contrairement aux taxis traditionnels. Pourtant, les VTC représentent aujourd’hui, l’essentiel de la mobilité urbaine et aussi l’avenir.
Il est temps d’élargir le portefeuille de la MATCA à ces nouveaux acteurs, en adaptant les produits et les tarifs. Il faut, en effet, réduire les coûts des polices d’assurance de la MATCA pour les rendre compétitives. Aujourd’hui, une police MATCA pour un VTC coûte « trop cher » et reste peu attractive pour les professionnels du transport urbain abidjanais.
2_ Accélérer la transformation digitale
Développer une plateforme numérique fluide et intuitive, accessible aux chauffeurs et aux propriétaires de véhicules pour :les souscriptions en ligne, le renouvellement des polices, les paiements digitalisés, et le suivi des sinistres. Le digital ne serait pas un luxe pour la MATCA, c’est une nécessité opérationnelle pour gagner en efficacité et en proximité client comme pour toutes les compagnies d’assurances.
3_ Nouer des partenariats stratégiques avec les plateformes VTC
Nouer des alliances stratégiques avec les plateformes de VTC existantes pour devenir leur assureur référent. Et pourquoi pas proposer des offres embarquées dans les applications, activées à la course. Par exemple, pour chaque course, un supplément de 500 à 1000 FCFA pourrait être proposé au passager, incluant des packages ou individuellement une assurance décès, une assurance invalidité, ou une assurance Garantie Accidents de la Vie (GAV). Un modèle simple et à forte valeur ajoutée.
Et vous ?
Quelles autres pistes voyez-vous pour aider la MATCA à traverser cette crise et se repositionner comme acteur incontournable de l’assurance mobilité à Abidjan et en Côte d’Ivoire ?
Vos commentaires et idées sont les bienvenus.
Adeline KONAN
