Le mercredi 21 mai 2025, la forêt classée de Bouaflé, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, a accueilli une cérémonie marquante : le lancement officiel d’un ambitieux projet de reboisement visant à restaurer 27,5 hectares de forêts dégradées sur une durée de 21 mois.
Initiée par Beyond Beans à travers la société ETG, cette opération est mise en œuvre par Forest Cover, entreprise spécialisée dans la mise en œuvre de projets de reforestation, d’agroforesterie et d’agriculture durable. Le projet bénéficie également de l’appui technique de la Société de Développement des Forêts (SODEFOR).
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de reconstitution du couvert forestier ivoirien, qui ambitionne de le porter à 20 % d’ici 2030, en réponse aux décennies de déforestation massive.
Un premier geste symbolique : lancement de la mise en œuvre des 60 000 plants
Le projet prévoit la mise en terre de 60 000 plants d’essences locales sur les 27,5 hectares. Pour marquer ce lancement officiel, un hectare a été symboliquement reboisé lors de la cérémonie.
Les espèces plantées sont notamment le fraké, le framiré, l’acajou, l’akpi et le makoré, toutes soigneusement sélectionnées pour leur adaptation à l’écosystème local et leur contribution à la régénération de la biodiversité.
« Nous avons démarré aujourd’hui un travail de longue haleine. Ce n’est que le début. D’autres parcelles suivront, accompagnées d’actions de sensibilisation et d’un suivi rigoureux pour assurer la survie des plants », a déclaré Mlle Dyssa Aïchatou Vanessa, coordinatrice du projet chez Forest Cover.
La forêt classée de Bouaflé, qui s’étend sur près de 20 000 hectares, a en effet subi une forte pression liée à l’exploitation non durable et à l’expansion de la culture du cacao. La restaurer est un enjeu environnemental et socio-économique majeur pour les populations locales.
Impliquer les populations : un axe clé du projet

Avant le démarrage des travaux, des sessions de sensibilisation ont été organisées pour informer les communautés riveraines sur l’importance de préserver les forêts. Elles ont également été formées aux dispositions du Code forestier ivoirien et à la nouvelle politique forestière du pays.
« Il est crucial que les populations locales s’approprient cette initiative. Une forêt restaurée, c’est une source de vie, de climat stable et d’opportunités économiques », a expliqué Sanogo Brahima, technicien à Forest Cover. Il a rappelé que « les plants mis en terre doivent être considérés comme un patrimoine commun à protéger. »
Une collaboration réussie entre acteurs publics, privés et communautés
L’initiative de Beyond Beans/ETG, concrétisée par Forest Cover, illustre une parfaite synergie entre le secteur privé, les autorités publiques et les communautés.
Mme Daisy Leich, coordonnatrice du programme Agroforestry Environnement chez ETG Beyond Beans, accompagnée d’une délégation venue des Pays-Bas, a souligné l’importance de cette action : « Le couvert forestier en Côte d’Ivoire a drastiquement diminué, en grande partie à cause de la cacaoculture. En tant qu’acteurs de cette filière, nous avons une responsabilité dans sa régénération. Soutenir des projets comme celui-ci est essentiel pour lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité. »
La SODEFOR, en charge de la gestion des forêts classées, accompagne techniquement l’opération. Le lieutenant Konaté Salim, gestionnaire de la forêt classée de Bouaflé, a salué le projet : « L’État ivoirien est engagé dans une dynamique de reconstitution du couvert forestier. Nous identifions les zones les plus dégradées pour les reboiser. L’action de Forest Cover, soutenue par Beyond Beans/ETG, arrive à point nommé et nous aide à réhabiliter des espaces fortement impactés. »
L’espoir renaît au sein des communautés
Du côté des bénéficiaires locaux, l’enthousiasme est palpable. Kouadio Marcelin, représentant des communautés riveraines, a exprimé sa reconnaissance : « La déforestation a fragilisé nos terres. Voir des partenaires replanter la forêt nous redonne espoir. Nous souhaitons que ce projet s’étende à d’autres zones affectées. »
Il a également attiré l’attention sur la nécessité de pérenniser les efforts, rappelant que certaines anciennes reboisations ont été compromises par l’absence de suivi ou la pression agricole.
Un modèle à répliquer à l’échelle nationale

Ce projet à Bouaflé constitue une avancée majeure dans la lutte contre la déforestation en Côte d’Ivoire. Il montre qu’une alliance entre expertise technique, financement international et engagement communautaire peut aboutir à des résultats concrets.
« Ce projet démontre que la restauration de nos écosystèmes est possible si nous unissons nos forces », a conclu Dyssa Aïchatou Vanessa.
Au-delà de l’acte de planter, c’est un engagement sur le long terme qui est pris pour la protection durable des forêts. Ce projet se veut un exemple à suivre pour d’autres régions confrontées à la même urgence écologique.
Avec cette opération, Beyond Beans/ETG et Forest Cover donnent l’exemple d’une action collective porteuse d’espoir pour la Côte d’Ivoire : un pas concret vers la reconstruction du patrimoine forestier national, et un modèle à dupliquer dans toutes les zones affectées par la déforestation.